Notre croissance économique est point et pied liée à notre consommation d’énergies fossiles autrement dit si nous en stoppons notre consommation notre croissance s’arrête.
Il faut savoir que la richesse qui se crée produit des flux et reflux, des déplacements de matières premières, de produits finis… et ces déplacements créent les plus values, c’est à dire les richesses. Un fermier qui élève un veau dans son champ ne crée aucune plus-value mais pour nourrir son veau, il doit cultiver des céréales et travailler ses champs avec un tracteur. C’est au moment de la vente à l’abattoir puis sa transformation en produit de consommation que la matière première « veau »produit une richesse. Il en est de même pour un arbre d’une espèce noble abattu par un bûcheron. L’arbre en lui même ne vaut que sa propre valeur, valeur qui sera démultipliée lorsque l’arbre sera transporté dans une scierie, débité en planche, puis transformé en meubles ou en menuiseries. Le mouvement précède la transformation ; il en est le ferment. Vous pouvez prendre n’importe quel produit en exemple, il faudra le déplacer. Que ce soit du miel, du charbon, ou de la laine de mouton…
Se pose donc la question de l’énergie nécessaire à ce déplacement. Et se pose la question de savoir s’il s’agit d’un déplacement de type local, régional ou mondial.
Le circuit qui produit du PIB
Un exploitant agricole possède 10 hectares de pommiers, emploie des saisonniers durant trois mois, travaille en bio.
Il dispose d’un stand de vente automatique dans le village dépendant de son exploitation et fait les marchés locaux. Il propose aussi une vente à la ferme.
Il projette de se lancer dans la vente de jus de pommes pour écouler sa production de pommes invendues. Quelles sont les richesses produites ? Il décide de fixer le prix des pommes vendues à la ferme à 3 euro le kilo et celles vendues au marché du village à 4€. Pour fixer ce dernier prix, il a tenu compte du temps passé à préparer et charger les cagettes de pommes dans son véhicule, du temps de conduite, du montant de sa consommation d’essence pour les quelques kilomètres qui le séparent du marché, de l’amortissement du véhicule, et enfin du prix de la taxe perçue par la municipalité de son village pour l’emplacement sur le marché.
La vente à la ferme n’a produit aucune richesse, aucune croissance. Il n’y a aucune interaction entre les acteurs économiques. Alors que la vente au marché a créé des interactions avec un producteur de cagettes, un vendeur de voiture et un mécanicien, une station service de carburant, un vendeur de pneus, et une collectivité locale. Ce sont ces interactions ajoutées les unes au autres qui produisent la croissance économique : le chiffre d’affaire de tous ces acteurs économiques ; plus il y a d’acteurs pour un produit, plus la croissance grandit.
Mettre un intermédiaire supplémentaire dans un circuit donné produit une richesse supplémentaire : les contrôles techniques pour les véhicules et bientôt pour les motos en sont un exemple. Il faut créer du service pour le service. Étant donné que nous ne produisons pas notre énergie fossile, notre croissance ne peut que diminuer et pour éviter une baisse de croissance trop rapide, créer des intermédiaires dans un circuit donné permet de la maintenir mais pas éternellement.