Quelques réflexions à propos des événements que nous vivons actuellement et qui sont préoccupants, aussi bien sur le plan international que national.

A l’international tout d’abord. Le plan consistant à affaiblir la Russie a bien fonctionné : les Américains, craignant la réussite des accords de Minsk II qui aurait fait perdre à l’Ukraine deux oblasts importants au point de vue économique et renforcer la Russie, ont joué sur l’échiquier Eurasien, leur pion “poil à gratter”. En laissant se développer les liens de l’OTAN avec les ex-états soviétiques, l’oncle Sam a agité le chiffon rouge devant le taureau et il n’a pas fallu longtemps à ce dernier pour foncer. Envahissant les républiques autoproclamées et les reconnaissant comme telles, de fait, la Russie appliquait -à sa façon – les accords de Minsk II. Ceci pour dire que le plan américain consistant à faire sortir le loup du bois et montrer ce qu’il a dans le ventre a bien fonctionné. Les Américains et leurs alliés OTAN peuvent maintenant évaluer la force militaire et le réseau logistique de l’armée russe. Il semble que cette force n’ait plus sa superbe comme durant la guerre froide, c’est du moins ce que les Russes cherchent peut-être à nous faire croire. Toujours se méfier d’un animal blessé.

Un aparté dans la politique nationale : nombreux constatent que la France n'a pas fait appliquer les accords de Minsk II ...  n'en trouve-t-on pas la raison dans le fait qu'ils n'étaient pas à l'avantage des Etats-Unis d'Amérique qui se veulent être la seule puissance hégémonique, "Un pour les dominer tous".

Dès le mois de février 2022, les curieux en géopolitique pouvaient prédire que la Russie avancerait pour conquérir les territoires visés par Minsk II et établir une continuité territoriale avec la Crimée, prise en 2014. J’imaginais même qu’elle cherche à prendre les territoires bordant la mer Noire ôtant ainsi toute façade maritime à l’Ukraine et établir la jonction avec la Transnistrie, état autoproclamé indépendant de fait à la chute de l’union soviétique se trouvant sur le sol Moldave. En cela, on peut aussi établir une comparaison avec la république du Haut-Karabagh. Il semble donc que les revers militaires de la Russie et la combativité des Ukrainiens aient eu raison de ses projets d’expansion, s’il eut été vrai que ce projet était le leur. 

Le Maître du Kremlin a bien joué ses pions. Toutefois, il a montré ses limites. La partie semble se terminer : les nations vont appeler l’Ukraine à faire la paix avec la Russie et tout le monde sera content, sauf Zelenski peut-être. Les populations russophones concernées en premier lieu verront leurs droits rétablis, l’Ukraine sera un peu plus petite mais aura l’assurance de rentrer dans l’Union Européenne et dans l’OTAN et restera pour un certain temps le jardin de jeu européen de l’Amérique et le grenier à blé de l’Europe. L’Amérique, elle, aura développé son leadership sur les Européens et montré de nouveau qu’ils ne sont rien sans elle. Pire, les états européens auront divorcé les uns des autres et se seront déchirés sur les problématiques énergétiques et de course à l’armement. Le couple franco-allemand sera le grand perdant de ce conflit : la France n’y aura rien gagné sinon un jeu d’ombres chinoises mal dégrossi ou un Guignol, au choix. L’Allemagne, plus réaliste dans l’analyse des blocs de force, et tel un marin, sent venir le gros grain et se réarme rapidement auprès du grand leader qui domine les relations interétatiques et institutionnelles. Toutes les nations sont perdantes dans ce conflit, sauf les Etats-Unis d’Amérique qui augmentent leurs profits sur la vente de l’énergie et du matériel militaire.

Mais un autre problème se dessine : la volonté Ukrainienne de vouloir en finir une bonne fois pour toute avec son voisin russe laisse apercevoir une animosité sans fin qui va jusqu’à l’obsession. On le voit actuellement avec la réaction de son président M. Zelenski :  malgré la flagrance des éléments du tir tombé en territoire polonais, il soutient que le tir était russe. Soit ! Même si ce qu’il dit est vrai, peut-on croire que la Russie attaquerait la Pologne avec UN tir ? Trêve de plaisanterie. Voilà ce qui va se passer : M. Zelenski, comme les autres toutous, va obéir au leadership américain qui aura sifflé la fin de la récré. A moins que ce chien fou, épris des lumières de la rampe et de l’aura internationale que le conflit lui a donnée s’entête dans son combat. Les Américains perdraient leur jardin européen et sans leur soutien, je ne donnerai pas cher de l’Ukraine isolée.

Donc le plan pour affaiblir la Russie a bien fonctionné : les forces de l’OTAN et l’UE ont pu vérifier la vivacité de la bête et étudier son comportement. Il faut toutefois remarquer que le conflit du point de vue russe n’est pas un conflit, c’est une “opération spéciale”. Les forces en présence auraient-elles été différentes si le Kremlin avait annoncé une guerre ? C’est fort probable, elle aurait fait usage de ses missiles hypersoniques et de ses missiles tactiques nucléaires. Je ne peux pas imaginer que la Russie ne soit pas militairement plus combattive. Il semble qu’elle se retient : la mobilisation partielle n’a pas été acceptée par la majorité de la population pour un “conflit” contre un frère slave. De plus, le général Hiver arrive, le Maître du Kremlin a fait reculer ses troupes pour les maintenir sur la rive gauche du Dniepr en position statique, en sécurité. Le temps de former les nouvelles recrues, de construire de nouvelles armes ou d’en acheter en Iran, en Indes ou en Chine et le printemps sera là qui portera de nouvelles offensives, si le chien fou aboie encore, soyons-en sûrs.

La morale de ce conflit c’est que la Russie a fait par la force ce que les accords de Minsk II auraient établi de droit : les régions seraient devenues autonomes puis après une période de temps long indépendantes au moment de l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ou à l’UE. 

Sur le plan national, TOUT VA BIEN ! La machine “en même temps” fonctionne à fond et fait merveille. Deux sujets  d’actualité : la gestion des migrants de l’Ocean Vikings et la crèche de la Mairie de Beaucaire.

Les Français ébahis n’en croient pas leurs oreilles : l’état français est incapable d’assurer le service après-vente des passeurs et organismes navigateurs. Le ministre Darmanin avait annoncé une procédure qui permettrait une étude rapide de l’égibilité du migrant au dépôt de sa  demande d’asile sans rentrer sur le territoire français en créant de facto une zone internationale (le centre de vacances).  Ce fut un flop ! Trop de demandes d’un coup dans le délai de 4 jours a embouteillé le système judicaire qui, mis en défaut de donner une réponse dans le temps imparti, a jeté l’éponge : les migrants ne sont plus tenus de rester dans cette zone. L’envolé rapide de ces nombreux passereaux vers de nouveaux horizons, permis par notre système de droit, nous laisse pantois et tandis qu’il laisse les oiseaux s’envoler, M. Darmanin, copiant le “en même temps” de son maître demande aux préfets la stricte application du contrôle des OQTF et de leur effet.

Aujourd’hui nous apprenons par les médias qu’un certain nombre d’enfants est parti de l’hôtel où il était logé et la question se pose : comment des enfants migrants abandonnés à leur sort durant 3 semaines peuvent-ils refuser la protection de la république, grand pays des droits de l’Homme, protecteur de la veuve et de l’orphelin, pays de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, pays de Mélenchon, Obono, Jaurès, de Mendès-France, Michelet… dont la seule présence sur le territoire fait d’eux des enfants-rois ? Diantre ! La réalité nous montre que ces mineurs non accompagnés dits “isolés” sont certainement bien informés et qu’ils préfèrent leur indépendance à une assistance souffreteuse. Certains d’entre eux se sont faits la belle pour retrouver plus ou moins leur famille à l’étranger – mais en Europe tout de même … Quid de la responsabilité de l’état en cas de dommage ? De dommage causé par un mineur isolé voulant jouer au couteau, par exemple, ou dommage causé à un de ces mineurs que l’état français n’a pas pu – voulu ? – protéger ? Ces “mineurs” sont maintenant sous les radars et peuvent être victimes de tous les trafics que l’on connait. Mais bon nous verrons bien, en même temps nous avons d’autres chats bien plus importants à fouetter, comme les crèches de Noël en général et celle de la mairie de Beaucaire en particulier.