Depuis quelques temps nous envisageons un départ vers la campagne verdoyante, calme et bucolique. Que d’endroits en France qui correspondent à nos vœux ! La Corrèze tout d’abord, sauvage et rude. Le Cantal, froid et rustique. Le Puy de Dôme, vallonné et vulcanisé. La Creuse, bourgeoise et paysanne. Nous recherchons une campagne non agricole, au calme des aller-retours de nos congénères, éloignée des mouvances du monde et déployant ses beautés réchauffées par les rayons du soleil. Un jardin/terrain d’une superficie accueillant une ruche ou deux, quelques fruitiers et un grand potager entourerait une petite maison en pierres. Une grange, non loin, procurerait un abri pour le camping-car et nous permettrait de ranger notre matériel de jardinage et autres outils. Un garage attenant ou non à la maison abriterait la voiture, la moto, les vélos. Nous y aménagerions un coin atelier pour restaurer, repeindre ou réparer tandis qu’un coin de la maison servirait au matériel de couture, tricot, crochet, dessin !
Notre pièce de vie se compose d’un feu, d’une table de trois mètres de long, de bancs et de chaises. La cuisine est sommaire : quelques meubles cachent casseroles, poêles et autres accessoires. La cuisinière à bois chauffe l’eau qui circule dans les radiateurs, chauffe l’entièreté de la maison et réchauffe l’eau sanitaire. En été, le solaire prend le relais. Nous nous nourrissons de notre potager, des livraisons bio et VG, des œufs de nos poules.
Une pièce attenante nous sert pour la détente : nous y trouvons notre vieux canapé en cuir de buffle acquis bien avant notre conversion au “végétarisme”, notre bibliothèque, le fauteuil de style Louis XV provençal et peut-être le coin audio-vidéo.
A l’étage, dont un escalier en bois nous a menés, se trouve une petite salle de bains et deux chambres. Aurons-nous de la chance d’y trouver une troisième petite pièce pour y travailler et y installer nos instruments de musique ?
Par la fenêtre, nous voyons la nature, les arbres doucement balancés par le vent frais, le herbes dans les champs s’irisant au gré du souffle dessinant une vague de couleur plus claire. Des oiseaux qui volent en piaillant cherchant à être le premier de la volée. Au loin, nous entendons un chien aboyer, un autre lui répondre. Le vent fait claquer les volets non attachés. On entend le bourdonnement des abeilles folles de fatigue et de travail et s’égarant quelques fois ivres de nectar de fleurs. Au fond du jardin, deux ruches trônent dans un bleu roi que les abeilles peuvent bien reconnaître. Des cris d’enfants qui jouent pas très loin dans le hameau, libres de tout danger, enfants des voisins, sujets de la bienveillance de tous les habitants.
La maison sent la cire que l’on met sur les meubles en bois pour les patiner, l’odeur de la confiture des framboises du jardin récemment mise en pots. Le tic-tac régulier d’une horloge et le jour baissant nous rappellent qu’il est temps de rentrer les trois cocottes dans leur poulailler. Le chien vient se coucher à mes pieds et la chatte sur mes genoux. Je reprends mon ouvrage de tricot laissé comme tel la veille et la soirée se terminerait.