Si dans le terme Smicard on entend la population qui a des moyens limités et même très limités, alors une famille vivant du Revenu Social (RSA) a elle aussi des moyens limités. Avant la crise COVID mes activités bénévoles m’amenaient à côtoyer des personnes et familles vivant des minima sociaux. Un jour, une Africaine releva qu’elle venait de trouver dans une superette de la ville les cuisses de poulet à 1.40€ le kilo. Je m’étonnais du prix et lui demandais confirmation.
-Oui, oui, 1€40 le kilo de cuisses de poulet. J’en ai pris 10 kilos.
Les bras m’en sont presque tombés, j’ai trouvé ce prix tellement extravagant que j’en ai parlé à tout mon entourage. Combien l’exploitant agricole a-t-il vendu ses poulets pour que la grande distribution vende les cuisses à 1.40 le kilo ? Devant cette incongruité chacun y est allé de sa théorie : poulet poussé aux hormones de croissance pour faire un max de bénéfices dans un minimum de temps, poulet élevé, abattu et conditionné à l’étranger avec une main d’œuvre à très bas coût, poulet malade, etc…
Les images horribles de poulets déformés agonisants dans des poulaillers de l’enfer publiés par L214 me revenaient à l’esprit.
Je ne sais pas si cette Africaine était abonnée à la VOD et à l’époque ma question n’aurait eu aucun sens. Je peux simplement dire qu’elle possédait un IPhone avec un forfait lui permettant de communiquer avec son pays d’origine. C’est tout.
Oui, n’en déplaise à beaucoup, je pense que les Smicards mangent n’importe quoi et préfèrent manger n’importe quoi tant que leur assiette et celles de leurs enfants sont pleines.
